Je cite seulement la conclusion de JP Richard et on ira ensuite à l'article dans son entier en revenant au livre d'H.M. :
Mais s’il est certain que « le signe casse au poème » (35), que le dualisme ne tient pas devant le continu du sens, l’inverse est exclu, puisque le langage a le continu pour principe même de fonctionnement. À ce niveau on ne saurait parler de cohérence ou d’incohérence : la notion n’est pas pertinente, même si le poème cultive le discontinu. Si incohérence il y a, elle ne peut être que secondaire et locale, comme chez Meschonnic, quand le poème nie explicitement toute action polémique en même temps qu’il mobilise une autre partie de ses forces verbales pour se faire batailleur. Mais quand il affirme le primat du rythme comme avènement du sens, et enclenche aussi la dynamique inverse, celle du discontinu, il n’y aucun danger d’incohérence : jamais le poème ne cassera au signe. Le signe est mort ; le poème joue à la guerre. Telle est sa « stratégie du sens » (C : 20). C’est ce jeu qui gêne la lecture, quand le texte tire à hue et à dia. Les rythmes épisodiques de la guerre des savoirs viennent parasiter le poème meschonnicien du continu, mais il n’y a là ni contradiction, ni incohérence, juste une difficulté pour le lecteur à accepter le point de vue du « continu rythmique » (164) généralisé. C’est elle qui rend peut-être moins convaincantes, alors qu’elles sont irréfutables, les preuves du rythme.
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