mardi 31 mai 2011
Ethique et politique du traduire en anglais
What if meaning were the last thing that mattered in language? In this essay, Henri Meschonnic explains what it means to translate the sense of language and how to do it. In a radical stand against a hermeneutical approach based on the dualistic view of the linguistic sign and against its separation into a meaningful signified and a meaningless signifier, Henri Meschonnic argues for a poetics of translating. Because texts generate meaning through their power of expression, to translate ethically involves listening to the various rhythms that characterize them: prosodic, consonantal or vocalic patterns, syntactical structures, sentence length and punctuation, among other discursive means. However, as the book illustrates, such an endeavour goes against the grain and, more precisely, against a 2500-year-old tradition in the case of biblical translation. The inability of translators to give ear to rhythm in language results from a culturally transmitted deafness. Henri Meschonnic decries the generalized unwillingness to remedy this cultural condition and discusses the political implications for the subject of discourse.
Ethics and Politics of Translating
Henri Meschonnic
Translated and edited by Pier-Pascale Boulanger
John Benjamins Publishing Company, Translation Library 91
expected June 2011
TABLE OF CONTENTS
Preface by Alexis Nouss
Introduction by Pier-Pascale Boulanger
Translation of Henri Meschonnic’s essay Ethics and Politics of Translating
CHAPTER I. An ethics of translating
CHAPTER II. A code of conduct will not suffice
CHAPTER III. Urgently needed: An ethics of language, an ethics of translating
CHAPTER IV. What is at stake in translating is the need to transform the whole theory of language
CHAPTER V. The sense of language, not the meaning of words
CHAPTER VI. Translating: Writing or unwriting
CHAPTER VII. Faithful, unfaithful, just more of the same, I thank thee O sign
CHAPTER VIII. Sourcerer, targeteer, the same thing
CHAPTER IX. Religious texts in translation, God or Allah
CHAPTER X. Why I am retranslating the Bible
CHAPTER XI. Rhythm-translating, voicing, staging
CHAPTER XII. Embiblicizing the voice
CHAPTER XIII. Restoring the poems inherent within the psalms
CHAPTER XIV. Why a Bible blow to philosophy
CHAPTER XV. Grammar, East of Eden
CHAPTER XVI. The Europe of translating
References
Glossary
Index of subjects
Index of names
lundi 23 mai 2011
« Un chemin sort de mes pieds » pour chœur, piano et percussions, de Henri Meschonnic (auteur) et Manuel Coley (compositeur)
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Compositeur : Manuel COLEY Auteur du texte : Henri MESCHONNIC (1932-2009) Réference ACJ : ACJ 53 0042 Langue : français Instruments : piano, percussions Nombre de pages : 36 Date de publication : 2009 Cette suite chorale mêle le parlé, le chanté, accompagné au piano ou avec des percussions (crotales, marimba, xylophone, carillon, boomhawkers) dans une écriture à 1 ou 2 voix. La tessiture est très adaptée aux voix d’enfants et l’écriture très poétique permet de familiariser les jeunes chanteurs aux diverses formes d’expression contemporaine. Manuel COLEY définit ainsi sa démarche de compositeur et son approche de l’œuvre poétique d’ Henri MESCHONNIC : “Le génie de la poésie d’Henri MESCHONNIC consiste à traiter les questions les plus essentielles de la vie de l’homme au sein des formes poétiques les plus courtes, en utilisant le langage le plus courant (sans titre, ni majuscule, ni ponctuation) et à s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes, aux plus intuitifs comme aux plus “lettrés”. Cette poésie est toute entière l’éloge du simple. |
Manuel Coley, chef de choeur, compositeur
Artisan-musicien, chercheur autodidacte.
Il a été chargé de cours de chant choral et de direction de chœur à la faculté de musicologie de Poitiers de 1996 à 2002, au Centre de Formation des Musiciens Intervenants (CFMI) de Poitiers et au Centre d'Etudes Supérieures de Musique et Danse (CESMD) de 1999 à 2003 ainsi que dans diverses structures de formation professionnelle (IFAS Martinique, mission voix Ile de la Réunion...).
Il a travaillé au développement des pratiques chorales adultes amateurs en tant que conseiller technique et intervenant (Association Musique et Danse en Poitou-Charentes, "A Cœur Joie Poitou-Charentes", Association pour le Développement de la Musique et de la Danse en deux sèvres) et que chef de choeur et directeur artistique (Chœur de Chambre des Deux-Sèvres, ensemble vocal mixte Modus Novus, chœur féminin Amadis, Chœur de l'Université de Poitiers).
Après plusieurs voyages en Europe du Nord et après être devenu père de famille, il consacre toute son activité artistique et pédagogique au projet« Voie d'enfance » à l'Abbaye aux Dames de Saintes : projet dédié au développement des pratiques vocales collectives des enfants, à l'expérimentation pédagogique et à la création de répertoire pour chœur d'enfants ainsi qu'à la recherche de nouvelles formes de prestations.
Parallèlement, il développe depuis 2000 une activité de compositeur pour différents types de choeurs, a capella ou accompagnés, par le biais de commandes de diverses structures de développement culturel de la région Poitou Charentes, de la Région Centre, ou des Pays de Loire. Ce travail est édité ou en cours d'édition principalement aux éditions Auguste ZURFLUH au sein desquelles il est directeur de la collection de chant choral « Chanter Ensemble ».
Au programme, « Un chemin sort de mes pieds » pour chœur, piano et percussions, de Henri Meschonnic (auteur) et Manuel Coley (compositeur).
Pour ce dernier, cette musique peut être définie comme « minimaliste, à l'image des poèmes, (...) inspirée de diverses réminiscences de voyages, de l'Inde à l'Afrique en passant par l'Europe du Nord et de l'Est , là où m'a conduit sans cesse ce chemin sortant de mes pieds ».
Pour les élèves du Conservatoire, c'est l'occasion de mettre leur pratique musicale à l'épreuve du feu, de se préparer pour le jour « J » et de se confronter à un public.
Renseignements au 03.26.86.77.04. Entrée libre. Médiathèque Croix-Rouge, 19 rue Jean-Louis-Debar (03.26.35.68.51.). Tramway : ligne A, station Médiathèque.
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dimanche 8 mai 2011
Les livres de Meschonnic publiés chez Laurence Teper à nouveau disponibles
Henri Meschonnic, Heidegger ou le national-essentialisme, Éditions Laurence Teper, 200 p., 14 €
Henri Meschonnic ne peut écrire autrement que comme il écrit et cela peut déplaire ! C’est que s’il écrivait comme écrivent beaucoup aujourd’hui il ne pourrait penser ce qui plombe la pensée et l’écriture de bien des penseurs mais aussi écrivains, poètes aujourd’hui depuis déjà longtemps. Car le ciel et la terre de la pensée sont plombés par Heidegger qu’on ne sait pas lire puisque les heideggériens en France empêche même de le lire – mais Meschonnic montre qu’il n’y a pas qu’en France. Et le lire, c’est tout simplement observer que Heidegger maximalise, pousse à leur maximum une série d’essentialismes qui tiennent l’un par l’autre dans la logique du réalisme – d’où certainement la beauté de cette puissance qui soit méduse et oblige au psittacisme formulaire soit insupporte et conduit à l’anathème sans considérer ce qui est en jeu. Car ce qui est en jeu pour Meschonnic, c’est de comprendre les effets éthiques et politiques d’un débat qui n’est pas à renvoyer au Moyen Age ou à réserver aux spécialistes de la logique philosophique mais bien de faire de ces deux notions, réalisme et nominalisme, « un critère pour s’y retrouver » (p. 11). Pourquoi ? parce que « la réalité profonde des débats est entre le sens des individus, des vivants, et la massification qui ne permet pas de penser le sujet. Rejeté au psychologisme » (p. 16). Et quant au réalisme logique, Heidegger s’y connaît puisqu’il « a une phobie du sujet, d’où chez lui une essentialisation généralisée » (p. 17). Aussi, de ce point de vue, Heidegger n’est pas à réserver aux philosophes mais sa « mondialisation, qui inclut et déborde la France » est certainement « facilitée par toutes les autres mondialisations, en particulier celle des techniques de communication, qui tendent à globaliser, à massifier. À faire qu’on ne pense pas le langage, réduit à la communication » (p. 19). Hypothèse cruciale pour lire ce livre et aller jusqu’à sa lecture-traduction du texte Le Danger, de 1949 où Heidegger accomplit « l’essentialisation maximale » et « la vraie solution finale » non achevée par les nazis.
Ce livre est beaucoup moins épais que Le Langage Heidegger (PUF, 1990) qui, à ma connaissance, était la première tentative de lecture au plus près des textes, de Heidegger, et reste à ce jour la seule malgré le silence assourdissant des philosophes officiels. Aussi Meschonnic ne reprend-il ici que cette conférence de 1949 connu seulement en 1994 qu’il lit au plus près. De ce point de vue, le livre d’Emmanuel Faye (Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie, Albin Michel, 2005) malgré tout son intérêt est-il « insuffisant » (p. 147) car ce n’est pas par « simple inhumanité, que Heidegger n’a même plus besoin de nommer les Juifs. Ils sont inclus en même temps qu’ils disparaissent dans et par son national-essentialisme » (p. 150), propose Meschonnic. Plus précisément, « par l’essentialisation généralisée de l’Être et de la Mort ». Et il suffit de lire Heidegger sans « fabriquer du compliqué là où Heidegger est simple » (p. 157) comme fait le « jargon heideggérianisant » qui « masque l’essentialisme » et donc la désuhumanisation qu’il opère. Jargon du collectif de « philosophes » qui veulent penser Heidegger à plus forte raison (Fayard, 2007) mais qui « sont tellement dans l’essentialisme qu’ils ne le voient plus » (p. 165).
Ce livre de Meschonnic soulève la chape de plomb des années Heidegger en France mais également combat le réalisme logique qui empêche de penser, de penser le langage parce que sans cette attention qui est une éthique de la pensée, c’est toujours le vieux réalisme logique qui triomphe, c’est-à-dire, « l’ennemi de la vie, des vivants » (p. 173). Cet ouvrage poursuit donc une enquête sur le réalisme logique avec Heidegger en intégriste (p. 148), en « grand scolastique » (p. 133). Mais l’enquête est d’abord « un combat du nominalisme des vivants contre le théologico-politique » (p. 30) partout où il crève les yeux. Dans cette enquête, il y a le test de ce qu’on fait à la Bible (une origine ou un fonctionnement ?) et celui du religieux qui l’emporte sur le divin ou pas, faisant place ou pas à « une vie humaine » (Spinoza) contre le théologico-politique (p. 85), organisant ou pas une substantialisation qui conduit à poser l’universel comme un modèle abstrait quand « seul le singulier chaque fois est l’universel » (p. 81). Alors on peut en vouloir à Meschonnic de ses « minuties » (p. 124) mais on est bien obligé de relire de plus près ceux qu’ils passent au crible du « vieux débat » d’une actualité vitale, chapitre après chapitre : Levinas, Jaspers, Husserl, Gadamer, Leo Strauss, Hannah Arendt, Agamben mais aussi Jean-Claude Milner et enfin Alain Badiou ou encore Marlène Zarader et il y a aussi Voltaire. Cette enquête est large, trop ambitieuse diront certains, mais elle montre un ensemble qui fait système et pointe comment cette configuration de pensée n’est pas l’addition de spécialités régionales ou de propositions locales mais bien autant d’éléments qui participent à « l’impensé des effets éthiques, politiques et poétiques du réalisme logique » (p. 114), et qui contribuent tous pour une part à l’« effacement de l’effacement opéré par la théologie chrétienne, et l’intégrisme essentialiste du langage chez Heidegger » (p. 138). Si l’enquête parvient à montrer ce fonctionnement qui fait système, imposant le réalisme en effaçant sa pensée même et par là celle du nominalisme, c’est qu’elle passe par le rappel inlassable du primat de la théorie du langage qui elle-même oblige à la critique du signe, à la critique de ce qu’on ne voit même plus et surtout de ce qu’on n’entend plus. C’est bien pour cela que Meschonnic ne peut écrire autrement que comme il écrit et que cela passe pour inacceptable. Mais la pensée et le poème de la pensée demandent plus que des pours et des contres ; ils demandent de « penser l’interaction langage-poème-art-éthique-politique » (p. 9). Ce que poursuit un autre ouvrage de Meschonnic, Ethique et politique du traduire (Verdier, 190 p., 15€). Il y a dans ce livre un climat qui répond à ce que disait Etienne Dolet en 1540 : « sans grande observation des nombre un grand Autheur n’est rien » (cité p. 114) puisque, en 16 points, il reprend « chaque fois sous un angle différent » (p. 99, note 1) ce principe de l’interaction contre tous les essentialismes et les théologismes. Lesquels empêchent de transformer toute la théorie du langage dans et par l’activité de « traduire », dans et par « une éthique et une politique du traduire » qui engagent à « avoir du poème dans la voix » (p. 151). Et avec de tels livres, on est fixés : si « personne n’a tout à fait la même voix » (ibid.), celle de Meschonnic n’est pas faite de « bois mort », de « bois extrêmement habitué », pour reprendre à Péguy (cité p. 151). Et alors on constate que les « habitués » ne peuvent supporter cette voix : on devrait en rire ne serait-ce que pour rappeler que « ce qui est dit n’est pas séparable du mouvement avec lequel c’est dit, comme ce que vous donnez n’est pas séparable de la manière dont vous le donnez, et alors on n’est plus dans le discontinu de la forme et du sens, on est dans le continu d’une physique du langage. C’est le poème de la pensée » (p. 154). Par là, ces deux livres font bien un poème de la pensée-relation.
Serge Martin
On pourra lire celle concernant Dans le bois de la langue à cette adresse: http://martin-ritman-biblio.blogspot.com/2010/01/henri-meschonnic-dans-le-bois-de-la.html
vendredi 6 mai 2011
Des poèmes chantés sur une musique de Raphaël Terreau
Raphaël TERREAU
Fondateur de La Marelle, chef de chœur, compositeur, musicien intervenant, et directeur d’une école de musique, Raphaël Terreau est titulaire du DUMI et d’une Maîtrise de Musicologie (Langage Musical et Musique de la Langue). En parallèle, il pratique le chant diphonique, l’écriture poétique et la sculpture. Il est par ailleurs animateur BAFA (spécialité : Arts du Cirque et Spectacle de Rue), et poursuit une formation d’Intervenant Spécialisé en Art-thérapie.